VOS PLANTATIONS ET LA SECHERESSE
— 9 août 2022 -
admin-sylva -
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Au jour de sa diffusion le présent article n’a pas vocation à établir un constat exhaustif de la situation, il est simplement un état des lieux, tel que nous le constatons sur les plantations que le cabinet SYLVA EXPERTISE a contribué à installer cette année.
La situation, si elle est préoccupante n’est pas catastrophique, évidemment la pluviométrie à intervenir au cours des prochaines semaines sera déterminante.
En plantation, les essences qui apparaissent sensibles, sont principalement feuillues, châtaignier, charme. Etonnamment le hêtre semble résister, mais il est vrai qu’il est installé de manière accessoire, en lisière, en mélange, et dans des conditions stationnelles favorables.
Comme habituellement le douglas peut être affecté par un rougissement physiologique, les mortalités constatées ne semblent pas conséquence directe de la sécheresse.
Les essences qui supportent le mieux la situation exceptionnelle que nous traversons sont Quercus cerris, séquoia sempervirens, épicéa de sitka et pin laricio de Corse.
Les facteurs susceptibles d’impacter reprise et végétation des plants nous semblent être les suivants :
– Le travail du sol est un élément favorable, qu’il s’agisse du sous-solage sur les lignes de plantation, ou du travail au culti sous-soleur, dont la conséquence semble être un niveau d’hygrométrie du sol plus important dans l’environnement racinaire.
– Les plants en motte tels que le séquoia sempervirens résistent mieux, assurément la reprise est facilitée, le stress hydrique printanier est mieux supporté, et peut-être que ce phénomène perdure au-delà des premières semaines.
– La taille des plants est un facteur significatif, plus la partie aérienne est développée, et plus, généralement, le déséquilibre avec la partie racinaire est important. D’où l’accentuation des difficultés en alimentation d’eau puisque la partie aérienne transpire et évapore de manière intense alors que le système racinaire peine à assumer cette perte en eau.
Au-delà de ces facteurs particuliers, dont la liste n’est probablement pas exhaustive, les généralités qu’il convient tout de même de rappeler sont :
– Au moment de la plantation, l’exigence d’une fraîcheur des plants et d’une mise en place de qualité s’imposent. Dans les conditions que nous connaissons, le moindre défaut est fatal.
– Les plantations mélangées sont incontournables car les comportements physiologiques vis-à-vis de la sécheresse varient d’une essence à l’autre.
– Les plantations sur de vastes surfaces, en une seule tranche, sont de nature à accroître le risque, car les conditions stationnelles sont plus difficiles : plus fort impact de l’ensoleillement, des pics de température et des vents desséchants que nous connaissons actuellement…
La sylviculture doit tenir compte de ces contraintes que d’aucuns pourraient considérer comme nouvelles alors qu’elles sont connues de longue date … Ainsi, lorsque les coupes rases s’imposent, elles doivent être réfléchies, dans la mesure du possible, à l’échelle de placeaux, et les vastes projets de plantations peuvent être raisonnés en plusieurs tranches.
Mais ces périodes sécheresse n’empêchent pas le développement des adventices et obligent encore à la réalisation des travaux d’entretien …
Quelques conseils en la matière :
– Bien sûr et en premier lieu le respect des Arrêtés Préfectoraux liés aux risques d’incendies, en évitant aussi, au-delà des restrictions l’intervention de moyens mécaniques susceptibles de produire des mises à feu. Lorsque des girobroyages sont nécessaires, un report doit être envisagé en fin ou après l’été en fonction des conditions.
– La lutte contre les herbacées, le feutrage des graminées, est primordial, il est facilité par des travaux de sol préalables qui évitent ou limitent le redémarrage de cette végétation très concurrentielle vis-à-vis de la ressource en eau.
– Le dosage de l’intervention en travaux d’entretien est particulièrement important sur les plantations de première année, car la végétation adventice constitue aussi, en situation extrême, une protection contre l’ensoleillement, le dessèchement, puisque l’évaporation sous couvert latéral est moindre. Certains auront pu remarquer les effets positifs, parfois, de la fougère qui du fait de la sécheresse, dans certaines stations n’a pas exprimé tout son potentiel, constituant de véritables parasols, paravents pour la végétation forestière. Attention toutefois aux phénomènes orageux s’’ils interviennent, qui risqueraient de coucher la fougère, sur les nouvelles plantations, mais ce phénomène est largement connu en conditions ordinaires.
Les présentes informations, rappelons-le ne sauraient être généralisées à toutes les situations.
La situation exceptionnelle que nous connaissons impose d’observer, d’adapter, pour que les efforts techniques et financiers soient préservés.
Le constat sur les plantations de plus d’un an est similaire, avec toutefois une moindre sensibilité en raison de l’antériorité d’installation, même si la situation reste très préoccupante.